Rigoletto
Rigoletto
Rigoletto
créé le 11 mars 1851 à la Fenice de Venise
Rigoletto est le 17e opéra de Giuseppe Verdi. Il fait partie de la trilogie verdienne (Le Trouvère-La Traviata-Rigoletto).
Le livret est signé Francesco Maria Piave
L'oeuvre est très inspirée de celle de Victor Hugo : Le Roi s'amuse.
Quelques différences tout de même !
Chez Hugo, le bouffon est Triboulet, et l'amoureux volage est tout simplement notre roi François 1er entouré de sa cour. Chez Verdi, le bouffon est Rigoletto, et le roi de France devient le Duc de Mantoue .
Ce qui est commun aux deux oeuvres c'est que toutes les deux se seront attiré les foudres de la censure. La pièce de Victor Hugo le sera pendant 50 ans, et Verdi sera touché par les censeurs autrichiens qui gouvernaient Venise à ce moment-là.
Notons que l'histoire inventée par Victor Hugo aura inspiré le réalisateur Mario Bonnard qui en fera un film en 1943, avec Michel Simon dans le rôle du bouffon :
Parlons de l'opéra
3 actes - 4 tableaux
Résumé de l'intrigue :
Le sémillant duc de Mantoue (ténor) est un séducteur volage et quelque peu cynique. Il charme la Comtesse mariée Ceprano (mezzo-soprano) , et l'on apprend qu'il a séduit également l'épouse du vieux Monterone (baryton). Ce dernier vient demander raison et le duc le fait arrêter ; le vieux Monterone lance alors une malédiction contre lui, mais aussi contre Rigoletto son bouffon qui se moque sans retenue de tout le monde et en particulier de l'infortune des maris trompés. Le bouffon est cependant préoccupé par cette malédiction...
Le duc confie à l'un de ses amis qu'il a repéré une ravissante jeune inconnue à l'église ; il ignore qui elle est mais il est conquis.
Toute la cour pense que Rigoletto, qui est sans arrêt dans la provocation, a une maîtresse. En réalité, Gilda (soprano) n'est pas sa maîtresse mais sa fille et elle est tenue à l'écart de tout. Sa gouvernante Giovanna veille sur elle. Rigoletto en père lucide et qui connaît les hommes veut la mettre à l'abri de toutes les turpitudes de la cour. C'est, on peut s'en douter, Gilda qui a charmé le duc.
Celui-ci a pisté son bouffon discrètement et pénètre dans l'enclos de la maison. Il voit et entend la jeune fille qui se confie en chantant à sa gouvernante Giovanna : elle est troublée par la présence d'un homme séduisant qui l'a suivie depuis l'église. Le duc se dévoile, éloigne la gouvernante et déclare éperdument sa flamme à la jeune fille qui tombe amoureuse et rêve de lui.
Les courtisans qui ont décidé de se venger du bouffon narquois et perfide enlève Gilda, sa maîtresse à leurs yeux. Ils poussent l'impudence jusqu'à lui faire jouer un rôle dans l'enlèvement. Quand Rigoletto réalise que c'est sa propre fille qui est la victime, il repense amèrement à la malédiction.
La malédiction !
Le duc comprend bien vite que ses courtisans ont enlevé celle qui l'a séduit. Il va la retrouver. Rigoletto désespéré cherche sa fille et la trouve dans les bras du duc. Gilda avoue tout à son père. Tandis qu'on l'emmène en prison, le vieux Monterone exprime sa rage que le duc libertin ne soit pas puni. Rigoletto décide de s'en charger, malgré les supplications de sa fille. Il se fait aider d'un homme de main, Sparafucile (basse), aubergiste et tend un piège au duc.
Nous voici dans une auberge qui ressemblerait un peu à celle des Thénardier des Misérables . Le duc y demande une chambre et commence à s'intéresser à Magdalena,(contralto) soeur de l'aubergiste. Avec cynisme, il entonne le fameux "La donna è mobile" (Comme la plume au vent) sorte d'hymne sur l'inconstance des femmes...
La petite Gilda que son père a voulu affranchir, cachée, voit l'infidélité de son amoureux et en est bouleversée. Son père l'éloigne, déguisée en garçon, puis contre de l'argent, charge Sparafucile de tuer le duc.
Tandis que Rigoletto s'éloigne, Gilda, toujours travestie en garçon, revient épier l'intérieur de l'auberge. Magdalena supplie son frère de ne pas tuer ce si séduisant duc ! le tueur à gage accepte, mais il lui faut un cadavre ! il décide d'occire la première personne qui entrera avant minuit. Gilda se sacrifie par amour, malgré l'inconstance du duc, entre et est frappée par Sparafucile. Rigoletto revient chercher le cadavre dans un grand sac, persuadé que le duc est mort, quand stupéfait, il entend l'air "La dona è mobile". Affolé, il dénoue les liens du sac et effondré découvre sa fille. Elle expire dans ses bras. La malédiction s'est hélas réalisée.
Les grands ducs de Mantoue dans l'opéra Rigoletto de Verdi
Caruso
Richard Tucker
Giuseppe di Stefano
Tony Poncet
Alfredo Kraus
Placido Domingo
Luciano Pavarotti
Rolando Villazon
Marcelo Alvarez
Vittorio Grigolo
et bien sûr
Roberto Alagna dans ses rôles de Duc de Mantoue
"La grande époque de Roberto Alagna en Duc de Mantoue ! Un de mes rôles favoris parce que c'est là que seuls les ténors à la voix extraordinaire peuvent rendre justice à un si beau rôle : 3 airs, une caballette, un grand duo, contre ré bemol et contre ré ad libitum... Je rêve d'entendre la prise de rôle de Roberto a Toulouse en 1992...avec le grand Alain Fondary ! .
Roberto Alagna en Duc de Mantoue: Ecoutez Ella mi fu rapita" et le démarrage de "Parmi veder le lagrime"...une leçon de chant, de nuance, de morbidezza, de style ! Il est le Duc ! Dommage qu'ensuite l'aigu final ne soit pas donné (non écrit mais rajouté par la tradition). Cet air est d'une difficulté extrême parce qu'il joue sur le souffle et sur le "passagio"...enfin il faut en garder un peu pour la cabalette magnifique mais périlleuse "Possente amor mi chiama" quelques minutes après ! Quel rôle.
Romain Genoyer - 9 mai 2013.
Toulouse - 1992
Photo collection Romain Genoyer
Nice - 1993
Scala de Milan 1994
Chorégies d'Orange 1995
photo partage FB Ginette Le Canaque le Pannerer
et Romain Genoyer - merci à eux