Pénélope
Pénélope
Pénélope, statue de Bourdelle
Montauban
PENELOPE
créé le 4 mars 1913 à l'opéra de Monte-Carlo
Un peu de mythologie grecque !
On se souvient que Pénélope est le symbole de l'amour conjugal fidèle. En effet, elle épouse Ulysse, parmi d'autres prétendants, puisqu'il est le vainqueur des jeux de l'Olympe. Ils vivent le début de leur mariage sur l'Ile d'Itaques et ont un fils Télémaque.
Ulysse part pour la Guerre de Troie (qui finalement aura bien eu lieu, n'en déplaise à Jean Giraudoux) puis entreprend un voyage long et initiatique à travers le monde et les océans et cela pendant 20 ans. Il lui arrivera tout plein d'aventures (rencontre avec les sirènes etc...). Ce long périple sera raconté par Homère dans l'Odyssée.
Pénélope, restée à Itaques avec son fils, fait preuve d'une fidélité absolue, se persuadant qu'un jour Ulysse lui reviendra ; de nombreux prétendants s'emploient à la désespérer et à l'inciter à se remarier. Pour repousser ces hommes qui la harcèlent, la belle jeune femme promet d'en épouser un quand elle aura terminé de tisser le linceul destiné à Laërte, père d'Ulysse. Mais en cachette, elle défait la nuit ce qu'elle a tissé le jour précédent et l'ouvrage n'avance guère. Un jour hélas, elle est trahie par une de ses servantes et doit envisager de prendre un époux.
Ulysse n'est pas mort et, déguisé en mendiant, revient à Itaques. Après avoir gagné un concours, il retrouve Pénélope qui ne le reconnaît pas sous ce travesti. Il lui décrit avec précision leur couche nuptiale et Pénélope peut alors laisser son coeur amoureux parler. Les deux époux retrouvent intact leur amour et la déesse Athena en personne, pour les aider à vivre leurs retrouvailles passionnées, décide de prolonger leur nuit.
Quant aux cent huit prétendants harceleurs, Ulysse les aura tous tués.
Pénélope retrouve Ulysse
Pénélope est un opéra de Gabriel Fauré, qui évoque le moment du retour d'Ulysse et les retrouvailles des deux époux.
Poème lyrique en trois actes sur un livret de René Fauchois.
Alain Vanzo et Jessy Norman ont enregistré Pénélope
Roberto Alagna dans le rôle d'Ulysse
Théâtre des Champs Elysées - Paris
20 juin 2013
Version Concert
La texture thématique est délicate et prenante, comme dans ce prélude où le
thème de Pénélope soudain se tend, se vrille, trouve dans les stridences des
cordes une exaspération radicale jusqu’à ce que le thème d’Ulysse – aux cuivres
– le recueille et le libère. Impressionniste et subtil dans le premier acte, le
discours orchestral se fait beaucoup plus démonstratif, voire pompeux, voire
pompier, dans les deuxième et troisième actes, chaque menu progrès de l’action
étant salué d’un coup de cymbales ou de cuivres sonores.
L’écriture
vocale obéit à cette même alternance de Sprechgesang raffiné et
d’éclats. Tenir tout cela ensemble n’est pas simple. La performance
d’Anna Caterina Antonacci et de Roberto Alagna force
l’admiration. Le triomphe qui leur est réservé est mérité. Chez la chanteuse
italienne, tout est dans un legato inouï, une capacité à faire saisir la
pulsation intime de la langue française : ligne, épure, galbe – c’est parfait,
et la référence à Crespin n’est pas utile ici : Antonacci est telle qu’en
elle-même. Roberto Alagna en voix superbe a le bronze et la
tendresse d’Ulysse. Il est suprême.
Extrait de la critique parue sur Forum Opéra
de Sylvain Fort
Avec Anna Catarina Antonacci
Photos Martine Chauvin
