roberto alagna hier, aujourd'hui et demain

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Meyerbeer compositeur


Meyerbeer compositeur

 

 

 

Giacomo Meyerbeer

1791 - 1864

 

 

 

 

 

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Giacomo Meyerbeer est un grand compositeur allemand du XIXe siècle.

Alors que la France vit la pleine période révolutionnaire, il naît le 5 septembre 1791 à Tasdorf, tout près de Berlin, au sein d'une famille très aisée, de confession juive.
Il se nomme alors Jakob Liebmann Meyer Beer.

Il est l'aîné d'une fratrie de 4 garçons . Viennent après lui Heinrich, Wilheim qui se fera connaître par ses observations astronomiques, et Michael qui écrira de fameuses pièces de théâtre. Son décès prématuré aura privé ses compatriotes de chefs d'œuvre scéniques.

 

Dès l'enfance, grâce aux bons soins de sa mère, le jeune Jakob s'ouvre à la musique et apprend le solfège et le piano grâce à de grands maîtres. Puis dès l'âge de 12 ans, il s'initie à la composition. Sa première œuvre est une musique de ballet "Der Fischer und das Milchmädchen", créé à Berlin en 1810.

 


 

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Le petit Jakob

 

 


La même année, il est l'élève de l'abbé Vogler, grand compositeur, organiste et professeur de renom. Il devient l'ami d'un autre "apprenti", Carl Maria Von Weber.

Vogler voit en Jakob un futur grand organiste.

1811 : le jeune musicien signe un oratorio et l'année suivante son premier opéra "Jephthas Gelubde". C'est l'époque où il choisit de simplifier son nom et devenir ainsi Meyerbeer. Il séjourne à Vienne où son talent est reconnu, découvre la France et surtout la vie parisienne pendant 1 an, puis Londres.

 

1816 : Il a maintenant 25 ans. Il se rend en Italie et après avoir écouté Tancrède de Rossini, il déclare être ensorcelé par cette musique brillante.  Il se lance dans la composition de plusieurs opéras dont nous retiendrons au hasard

Romilda e Constanza  ou Margherita d'Anjou,  en s'inspirant du style Rossini.

 

C'est la gloire !   Le public des plus grandes villes européennes fait un triomphe à sa musique . Rossini vient à Paris ? Il le suit mais juste avant il choisit d'italianiser son prénom. Jakob devient Giacomo.

 

Il se marie avec Minna Mosson une de ses cousines germaines en 1826 qui lui donnera cinq enfants : Eugénie, Alfred,  Bianca, Cécile et Cornelia.  les deux premiers mourront très tôt.

 

 

 

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 Madame Minna Meyerbeer

 

 

 

Avec l'aide de Chérubini et sur un livret de Scribe, Meyerbeer peut présenter à l'opéra de Paris son "Robert le Diable".
C'est un succès total. (1831). L'œuvre est plébiscitée partout y compris Londres.

Nul n'est prophète en son pays ! Giacomo en fait l'expérience, en venant à Baden-Baden, rejoindre son épouse qui s'y trouve en villégiature .  La critique allemande est moins dithyrambique !

 

Une période difficile survient. Son jeune frère Michael décède et son épouse Minna ne jouit pas d'une bonne santé... il lui faut un climat favorable : Retour en Italie, alors qu'il est en train de composer "Les Huguenots".  Après bien des difficultés, des changements, l'opéra sera présenté à l'opéra de Paris , remportant un des plus grands triomphes de tous les temps et sera chanté plus de 1 000 fois !

 

 

 

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Cornelia Meyerbeer, dernière fille de Giacomo

 

 

La santé de Minna est de plus en plus fragile et elle ne se fait pas à la vie parisienne. Par ailleurs une brouille survient entre Giacomo et le directeur de l'opéra français. C'est décidé, il regagne sa ville natale en famille. Nous sommes en 1843. Bonne nouvelle pour lui, le nouveau Roi de Prusse accepte que "Les Huguenots" censurés jusque là, soient créés en Allemagne. Notre musicien est nommé Directeur Général de la Musique. Il monte les opéras des autres, les siens et continue à composer. L'intendant de l'opéra berlinois n'apprécie pas son style et l'ambiance est plombée. Déçu, Meyerbeer gagne Vienne et y créé Vielka avec la célèbre cantatrice de l'époque :  Jenny Lind.

 

 

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La belle Jenny Lind , cantatrice qui chanta pour Meyerbeer

 

 

 

Les choses ne sont jamais figées, le directeur de l'opéra de Paris est remplacé et la nouvelle direction désire lui offrir la célèbre scène française pour la création du "Prophète". C'est à nouveau un triomphe.

Du Prophète, nous avons tous certainement en tête la célèbre marche , très solennelle, que les Ecuyers du Cadre Noir de Saumur empruntent lors de leur célèbre et magnifique reprise.

 

https://www.youtube.com/watch?v=AAL07HzblPI

 

 

Mais, malgré la joie de connaître le succès ,  malgré les nombreuses décorations reçues dont la légion d'honneur,  il n'est pas comblé, frappé par le décès d'un autre de ses frères ;  Wilheim s'en va à son tour.
Il commence à voir sa santé se fragiliser et reste à Berlin qu'il quitte pour prendre les eaux à Spa, en Belgique.

 

Sur le plan musical, il reçoit des commandes comme des marches nuptiales,  des chœurs, une cantate. 


Son opéra comique " l'Etoile du Nord" dont l'intrigue se déroule en Russie, ne vient pas au bon moment, guerre de Crimée oblige... Il est tout de même présenté en Europe avec succès.
Un autre opéra-comique  "Le Pardon de Ploërmel" est créé à Paris.

L'Africaine est le dernier opéra du compositeur même si il avait commencé cette œuvre dès 1838. Il évoque de façon romancée la vie du grand explorateur Vasco de Gama.  Giacomo ne le verra pas créé puisque cette œuvre ne sera présentée au public qu'en 1965, soit l'année suivant son décès.

Remaniée,  cette œuvre est aussi présentée sous le nom de Vasco de Gama.  On rapporte que Meyerbeer avait prévu beaucoup plus de musique qu'il n'en  fallait et il a donc fallu choisir ! Difficile de savoir  ce que finalement la partition  aurait donné.
C'est en se donnant sans compter pour superviser les répétitions de l'Africaine qu'il s'épuise et meurt le 2 mai 1864 ; Rossini écrasé de chagrin composera pour lui un chant funèbre.

 

 

 

 

Giacomo Meyerbeer fut un compositeur adulé, apprécié, plébiscité. Mais très vite, il fut délaissé. A-t-il, lui et son œuvre, été victime d'un phénomène de mode ?
"Rien ne se démode plus vite que la mode" disait Jean Cocteau avec raison.

Encensé de son vivant, il sera vertement "descendu" en flamme par de grands musiciens contemporains  après son décès ; nous citerons Mendelssohn,  Schuman, Wagner et Berlioz... d'autres iront dans le même sens comme le poète germanique Heine.  Sa musique sera qualifiée de vulgaire et d'immorale. Toutes ces critiques viendront naturellement sur un fonds d'antisémitisme nauséabond.

 

Heureusement d'autres comme Théophile Gauthier sauront reconnaître son talent et de nombreux mélomanes prouveront combien Meyerbeer aura influencé les compositeurs de la génération suivante.

 

 

 

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Tombeau de Meyerbeer à Berlin

 

 

 

 


17/09/2015
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