roberto alagna hier, aujourd'hui et demain

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Le dernier jour d'un condamné


Le dernier jour d'un condamné

 

 

Le Dernier Jour d'un Condamné  

Opéra créé en version concert le 8 juillet 2007
au théâtre des Champs Elysées - PARIS
 

 

 

 

 

 

Origine de l'oeuvre : 

"Le dernier jour d'un condamné" est donc une oeuvre de Victor Hugo, écrite très rapidement alors que l'auteur n'a que 27 ans. C'est un réquisitoire contre la peine de mort qui, rappelons le, ne sera supprimée que le 9 octobre 1981, sous l'impulsion du Garde des Sceaux de l'époque, Robert Badinter. Victor Hugo n'avait jamais que 152 ans d'avance ! Il faut savoir qu'il avait eu le macabre privilège d'assister à des exécutions avec le côté sanguinolant et horrible que l'on suppose. Il confiera que c'est en voyant le bourreau préparer l'infernal mécanisme de la guillotine qui devait servir le lendemain qu'une fois rentré chez lui, il coucha sur le papier ses impressions en se mettant à la place du malheureux futur supplicié.  

Inutile de dire que les lecteurs n'auront pas reconnu la valeur de cette oeuvre immédiatement. Victor Hugo ne  signera son histoire avant-gardiste, dévoilant une réflexion intense et combien humaine que 3 ans après sa publication, après en avoir changé à deux reprises la préface initiale.  

Volontairement, on ne sait que très peu de choses sur l'identité de ce condamné, pas même son nom, ni la faute qui motive son châtiment.  

 

 

Naissance d'un opéra :  

 

On raconte que le ténor Roberto Alagna, au téléphone, lâche à son frère cadet "je me sens comme un condamné" ; en réponse, le frérot envoie le livre de Victor Hugo. En le lisant le célèbre ténor "entend une musique..." Nous sommes en 1999.  

Sur un défi de l'autre frère, Roberto écrit une première mouture d'un livret qui avec le temps sera collégialement revu et corrigé par la fratrie, complété ou épuré, pour être créé 8 ans plus tard.  

 

 

  

 

 

 

C'est un opéra en deux actes et un intermezzo.   

  

Le chef d'orchestre Michel Plasson dirige l'Orchestre National de l'Ile de France, lors de la création en 2007. Roberto Alagna crée le rôle chanté du condamné.    

 

Dans l'opéra, un personnage apparaît, qui n'existe pas dans l'oeuvre originale d'Hugo. : Celui de la condamnée, une jeune femme (une cantatrice) située dans un pays indéfini dans une époque vague et qui évoque une exécution tristement actuelle, pour sans doute faire  que la prise de position de Victor Hugo sur un sujet si grave  traverse les époques.  

 

Résumé de l'intrigue  

 

Un condamné à mort vit sa dernière journée et relate les 6 dernières semaines de sa vie. Il est enfermé à Bicêtre, puis à la Conciergerie. Il se souvient de la vie qu'il a menée et exprime toute une déclinaison de sentiments :  révolte, amertume, remords, colère, impuissance, angoisse bien sûr, face à cette échéance fatale qui est devant lui.  Il partage ses états d'âme avec une femme, elle aussi condamnée. Il n'échappera pas à son funeste destin.  

 

 

 

 Les trois frères 

 

L'oeuvre a été jouée en février 2008 - Palau de les Artes de Valencia 

 

  

 

 

 

et pour la première fois en version scénique à  Debrecen   en Hongrie en 2009 dans le cadre d'un concours Mezzo. L'oeuvre remportera le prix. 

 

 

L'oeuvre a été enregistrée en CD en 2007  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec Roberto Alagna 

 

2007 - Création de l'oeuvre  au Théâtre des Champs-Elysées
en version concert.  
 

 

 

 

 

 

Salle Pleyel - 29 septembre 2012  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grand opéra d'Avignon

 

9 et 12 mars 2014


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Critique de FORUM OPERA

 

Quatre ans avant le succès de Claude, opéra de Thierry Escaich sur un livret de Robert Badinter d’après Claude Gueux de Victor Hugo (voir recension de la création à Lyon), les frères Alagna avaient déjà eu l’idée d’un opéra contemporain inspiré de l’œuvre du poète, et plus particulièrement de son réquisitoire littéraire contre la peine de mort,Le Dernier Jour d’un condamné. Sur un livret efficace et percutant, habilement coécrit par Roberto, David et Frédérico Alagna, David Alagna a composé une musique belle et forte, bouleversante de lyrisme et de noirceur à la fois, parfaitement adaptée à la prosodie de la langue française si bien servie au chant par Roberto Alagna. On ne peut que rester confondu que cette œuvre ne soit pas encore davantage connue, et il faut rendre hommage à l’Opéra Grand Avignon de l’avoir programmée cette année pour sa création scénique en France. Rappelons que Le Dernier Jour d’un condamné a été créé en 2007 en version de concert au Théâtre des Champs-Élysées, et que sa création scénique à l’Opéra de Debrecen, en Hongrie, date de 2009.

La mise en scène de Nadine Duffaut est d’une intelligence et d’une lisibilité exemplaires, donnant à voir l’essentiel tout en laissant place à l’imaginaire et à la réflexion du spectateur. Point de querelle ici entre le choix d’une représentation « traditionnelle » et d’une relecture contemporaine : c’est la juxtaposition, et même, à la fin, l’interchangeabilité de l’ancien et du moderne qui prévaut, puisque la question de la peine de mort reste – hélas ! – d’actualité. Deux parties mobiles et pivotantes de la scène permettent de présenter la paille humide du besombre cachot du XIXe siècle où croupit le condamné, et la salle carrelée de blanc où attend une condamnée du XXIe siècle, dans le dénuement et la solitude. Plus tard, de rapides mouvements rotatifs permettent d’ouvrir la cour de la prison où les condamnés aux galères perdent leur identité pour devenir des forçats indifférenciés, sous la pluie et les quolibets des gardiens.

Les décors d’Emmanuelle Favre, les costumes de Katia Duflotsont justes et sobres. Le texte adapté de Victor Hugo est distribué entre l’homme blanc et la femme noire, le premier plongé dans le noir, la seconde aveuglée par la lumière blanche, avec des effets subtils de clair-obscur à porter au crédit de Philippe Grosperrin. La fugace apparition de la mère, de la femme et de la fille du condamné font place, pendant l’intermezzo – d’une écriture exigeante et d’une grande richesse de coloris –, à la projection d’un film muet, tandis qu’à la fin, lorsque le condamné à la guillotine et la condamnée à l’injection létale échangent in extremis leurs places et leurs univers, les deux enfants, l’une noire, l’autre blanche, se jettent au pied de leur mère/père exécuté-e, dans un cercle lumineux. Belle idée aussi de faire prononcer les premières paroles, en texte parlé, de la condamnée, en américain (alors que l’ensemble du livret est en français) pour donner aux mots leur valeur d’actualité.

Chacun des deux actes est précédé de l’intervention d’une oratrice, version féminine d’un Hugo rhéteur aux accents parfois emphatiques, accompagnée par l’éloquence d’un violon : Catherine Alcover, qu’accompagne à l’instrument Corinne Puel, commence à dire son texte au milieu du public, comme membre du peuple souverain, avant de réapparaître sur la scène, lieu de la médiation artistique (et de l’éducation esthétique), puis dans une loge du théâtre à l’italienne, lieu du pouvoir. En ces trois endroits résonnent le texte et la musique, à la manière de prologues monteverdiens, avant l’action dramatique.

Sur scène, la présence de Roberto Alagna est intense, la voix semble plus que jamais puissante et débordante de lyrisme, la diction parfaite donne à la moindre syllabe une portée singulière.Adina Aaron est une partenaire idéale, avec un art consommé de la projection, des aigus radieux, une longueur de souffle mise au service d’une poésie poignante. À la densité de la composition orchestrale se joint l’art de la fusion du texte et de la musique – par exemple l’utilisation des sons mouillés (« réveiller », « tressaillir ») dans la mélodie, qui rappelle Massenet. Et il y a du Werther dans ce condamné.

On ne peut tous les citer, mais l’ensemble des interprètes contribue au succès de cet opéra, depuis le juvénile friauche à la voix souple et sonore du baryton-basse Christian Helmer jusqu’au vieux prêtre interprété avec une sobre solennité par Jean-Marie Frémeau. Les Chœurs de l’Opéra Grand Avignon et de l’Opéra de Tours réunis donnent avec talent corps et voix aux foules (peuple, forçats, badauds), important contrepoint des figures solitaires des condamnés.


© Cédric Delestrade/ACM-Studio/Avignon

Balàzs Kocsàr dirige avec passion cette musique aux accents parfois romantiques mais jamais complaisante, délibérément tonale mais usant aussi de dissonances, et l’Orchestre Régional Avignon-Provence fait entendre les gouffres qui s’ouvrent et les rayons d’espoir.

C’est un triomphe pour l’ensemble des artistes, particulièrement pour le couple des condamnés, héros de cet opéra à deux voix qui leur ménage de beaux moments lyriques et à chacun un grand air, justement et chaleureusement applaudi. C’est enfin le triomphe des trois frères Alagna, car le librettiste, le compositeur et le chanteur, on le perçoit d’emblée, ont travaillé étroitement, de manière solidaire et proprement familiale, à l’équilibre du texte, de la musique et du chant lyrique. On ne peut que souhaiter à cette importante création contemporaine de connaître plus largement encore le succès qu’elle mérite incontestablement.


David Alagna

Le Dernier Jour d’un condamné
Drame intérieur en deux actes et un intermezzo
Livret de Roberto, David et Frédérico Alagna
d’après le roman (1829) de Victor Hugo
Créé en version de concert le 8 juillet 2007 à Paris, Théâtre des Champs-Élysées
Créé en 2009 à l’Opéra de Debrecen (Hongrie)
Création en France de la version scénique

Mise en scène
Nadine Duffaut
Décors
Emmanuelle Favre
Costumes 
Katia Duflot
Lumières
Philippe Grosperrin

La condamnée à mort
Adina Aaron
Le condamné à mort
Roberto Alagna
Le bourreau
Luc Bertin-Hugault
L’huissier
Jean-Marie Delpas
Le geôlier
Philippe Ermelier
Le prêtre
Jean-Marie Frémeau
Le procureur
Alain Gabriel
Le guichetier de garde
Carl Ghazarossian
Le friauche
Christian Helmer
Le deuxième forçat
Patrice Laulan
L’aumônier
Éric Martin-Bonnet
Le premier forçat
Xavier Seince
Le directeur
Yann Toussaint


Chœurs de l'Opéra Grand Avignon
Chef des Chœurs
Aurore Marchand

Chœurs de l’Opéra de Tours
Chef des Chœurs
Emmanuel Trenque

Orchestre Régional Avignon-Provence
Direction musicale
Balàzs Kocsàr

Opéra Grand Avignon, dimanche 9 mars 2014, 14h30
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 Roberto Alagna  
Septembre - octobre 2017

 

 

 

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29/04/2013
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