Italien - Verdi
Giuseppe Verdi
Giuseppe Verdi
1813-1901
Enfance
Giuseppe Verdi naît à Roncole, dans la région de Parme
dans l'Italie napoléonienne. Il sera donc français pendant les premiers mois de sa vie. Il naît dans une famille qui compte des musiciens, des cantatrices et des ténors.
Dès l'enfance il est attiré par les musiciens ambulants et se met à apprendre la musique tout seul, sur une vieille épinette. Pépino, le surnom que l'on donne au petit garçon qu'il est encore, est remarqué par son instituteur. Il va en classe à Bussetto, la ville voisine, apprend la vie et la musique. Il joue de l'orgue pendant les offices et commence à composer. Il a 15 ans. Pour pouvoir réaliser sa vocation, il obtient une bourse et tente le conservatoire de Milan ; il est refusé (ce conservatoire porte son nom aujourd'hui !).
Les débuts de compositeur
A son retour à Busseto, il épouse Marguerita Barezzi qu'il connaissait plus jeune. Couple uni qui met au monde deux enfants : Virginia et Icilio Romano. Mais ils ont le malheur de perdre ces deux enfants en bas âge et la jeune maman ne s'en remettra pas. Elle meurt à son tour laissant Giuseppe seul et effondré.
Il a déjà écrit quelques opéras : Oberto, Un giorno di regno.
Il est déprimé. Pourtant il compose son premier chef d'oeuvre Nabucco avec le superbe choeur des hébreux "Va pensiero". La soprano "La Strepponi" qui deviendra sa compagne quelque temps après en est la vedette à la Scala de Milan.
Giuseppina Strepponi
D'un seul coup, on le trouve presque divin.
Dans la quinzaine d'années qui va suivre il va composer frénétiquement, d'abord un opéra par an, puis deux et même presque trois...c'est trop !
Il va à Venise, puis s'installe à Paris.
Un homme à fleur de peau...
Ombrageux, dépressif, de santé fragile, il se partage entre les capitales européennes et les grandes villes italiennes. Il vit mal les difficultés politiques de son pays qui, sous domination autrichienne, puis à peine devenu une république, revient sous domination de l'empereur français Napoléon III. Par la musique, il exprime sa révolte. Il devient propriétaire terrien et se constitue un capital immobilier impressionnant. Il se dispute avec ses parents qu'il avait installés dans une maison et qui lui reprochent de cohabiter avec une "traviata". Alors que, fâché, il les a mis à la porte, il vit avec souffrance la mort de sa mère sans s'être réconcilié avec elle. Il se dispute avec plusieurs directeurs d'opéras dont celui de Paris, et même avec des amis proches...Bref, c'est un être tourmenté, brillant, créateur, profond, mais en même temps malheureux...
Malgré tout cela, il composera des chefs d'oeuvre, souvent empruntés à de grands écrivains européens.
Citons :
Victor Hugo : Ernani et Rigoletto tiré du Roi s'amuse ; il aurait aimé mettre en musique d'autres oeuvres de notre grand auteur mais les circonstances politiques l'en auront empêché. On rêve de ce qu'auraient pu donner les Misérables, par exemple, composés par lui ! Avec qui dans le rôle de Jean Valjean ???? Autres oeuvres envisagées, Ruy Blas et Marion Delorme.
Lord Byron : I due Foscari, Il Corsaro
Schiller : Don Carlos, Luisa Miller, Giovanna d'Arco,
I Masnadieri
La Force du destin
Voltaire : Alzira
Shakespeare : Macbeth, Otello, Falstaff
Alexandre Dumas : La Traviata (tirée de la Dame aux Camélias)
Nous aurions pu aussi apprécier Attala de Chateaubriant et Phèdre de Racine si les Dieux de la musique l'avaient voulu.
Verdi aura imposé son style qu'on appellera vite le style "Verdien".
En 1849, il signe Luisa Miller, une oeuvre qui sera qualifiée de transition, juste avant sa trilogie fameuse : Rigoletto, Le Trouvère, La Traviata, trois chefs d'oeuvre aujourd'hui encore joués dans le monde entier, par les plus grands et sous la baguette des plus grands.
Puis il enchaîne avec La Force du Destin, Le Bal Masqué et Don Carlos.
Le magnifique Requiem était initialement prévu pour honorer le repos de l'âme de Rossini, mais des polémiques avec divers organisateurs feront que finalement il ne sera pas joué le jour des obsèques. Verdi le révisera pour ceux de son ami Alessandro Manzini.
Les deux dernières oeuvres verdiennes lui seront inspirées par Shaekespeare, Otello et Falstaff, toutes deux inscrites au répertoire des plus grands chanteurs lyriques.
Il est curieux de constater que l'ultime oeuvre est une comédie, une pirouette spirituelle de la part de ce génial compositeur à la vie si tourmentée.
Verdi s'éteint le 27 janvier 1901, à Milan,épuisé par les chagrins, une vie trépidante et une mauvaise santé. Il repose pour toujours aux côtés de son épouse Giuseppina, dans un oratoire de la Casa di reposo per musicisti, sorte d'ermitage de retraite pour les musiciens.
Donna eis requiem...
Le comédien italien Fosco Giachetti est Verdi
dans le film franco-italien de 1954
de Carmine Leone
"La maison du Souvenir"
évoquant la famille Ricordi - éditions musicales
Pierre Cressoy incarne Verdi dans le film éponyme
de Rafaello Matarazzo - 1953
Le bal masqué
Le Bal Masqué
créé au théâtre Apollo de Rome
le 17 février 1859
Naissance de l'oeuvre
Le bal masqué est un opéra qui évoque un fait réel : l'assassinat du roi Gustav III de Suède à un bal masqué à l'opéra de Stokholm en 1792.
L'oeuvre de Verdi avait été précédée d'une autre, évoquant la même histoire, composée par Daniel-François-Esprit Auber (1833).
Avant la création, la censure vénitienne se manifeste : elle refuse le fait qu'un roi puisse être assassiné même sur scène. Cela ne pourrait-il pas faire naître des vocations de régicides ? Après multes modifications, le roi de Suède est devenu le comte de Warwick, gouverneur de la ville de Boston (USA).
Il faudra attendre le milieu du XXe siècle, pour redécouvrir la version originelle telle que l'avait conçue Verdi.
Résumé de l'intrigue
Le roi Gustav III de Suède est amoureux de l'épouse de son conseiller et ami, qui, on le devine, ne se doute de rien. La jeune femme essaie de s'éloigner de cet amour défendu ; une sorcière lui prescrit même une potion d'herbes magiques qui la détournerait de sa passion secrète. Nous sommes à la cour de Stokholm. Les ennemis du roi complotent contre lui et veulent sa mort, mais lui ne prête pas d'importance aux conseils de prudence que lui prodigue son entourage.
Déguisé pour qu'on ne le reconnaisse pas, il rejoint sa bien-aimée alors qu'elle va cueillir les herbes magiques. Dans un duo, ils s'avouent leur attachement sans espoir. Mais le mari survient, les surprend et se fie aux apparences. Il veut venger son honneur d'homme trompé et après avoir songé à tuer sa femme, il décide de faire mourir le roi. Il le poignarde au cours d'un bal masqué à l'opéra. Gustav avant de mourir assure son conseiller de l'innocence de sa femme et lui accorde son pardon, alors que toute la cour est consternée de l'issue de ce drame.
Roberto Alagna dans le rôle du roi Gustav de Suède
(Le Bal Masqué)
Roberto Alagna dans le rôle du roi Gustav
- Vienne 28 janvier 2013
Photo partagée Roberto Alagna facebook
Aïda
Aïda
créé le 24 décembre 1871
à l'opéra du Caire
merci à Jacqueline Tiquet pour le prêt de ces deux belles gravures
Naissance de l'oeuvre
Aïda est un opéra commandé par le Khédive de l'Egypte, Ismaël Pacha, pour les fêtes d'inauguration du Canal de Suez, et écrit sur une idée de l'égyptologue français François Mariette.
Craignant de ne pas y trouver "son public",Verdi n'y assiste pas préférant considérer la représentation à Milan deux mois plus tard, comme la vraie création.
Le spectacle du Caire remportera pourtant un grand succès.
Le rôle de Aïda a été composé pour une soprano : Teresa Stolz de qui Verdi s'était rapproché, alors que son couple vivait une période difficile.
Teresa Stolz qui inspirera Verdi pour Aïda
Détails
Opéra en 4 actes.
A noter qu'il ne comporte pas d'ouverture, mais un prélude.
Principaux airs :
Céleste Aïda : déclaration d'amour de Radamès à Aïda.
Marche triomphale des Trompettes : retour triomphal de Radamès
Résumé de l'intrigue
L'histoire se déroule à Memphis et à Thèbes.
Radamès, officier égyptien, est aimé de la fille du pharaon Amneris et d'Aïda, esclave éthiopienne dont il est lui aussi épris.
Amneris voit en Aïda une rivale et en éprouve une folle jalousie.
Radamès se voit désigné pour aller combattre les éthiopiens dirigés par Amonasro qui n'est autre que le père d'Aïda. Tout le monde souhaite sa victoire, y compris Aïda, même si elle a des remords de trahir et son père et son peuple.
Le retour de Radamès vainqueur est un triomphe sur l'air des célèbres trompettes. Aïda est tout à sa joie de le revoir ce qui excite la jalousie d'Amneris. Le Pharaon gracie les prisonniers sur la demande de Radamès et contre l'avis du Grand-Prêtre Ramphis, et conclut le mariage entre Radamès et sa fille. Amneris est comblée.
Les deux amoureux par contre sont effondrés.
Aïda se fait manipuler par son père qui veut reprendre le combat et elle entraîne Radamès dans sa fuite. Mais Amneris a surpris le complot et tente de tuer son esclave. Radamès l'en empêche, favorise la fuite de celle qu'il aime et se laisse arrêter par Ramphis.
Aïda, ne pouvant vivre sans celui qu'elle aime, réussira à le rejoindre dans son cachot pour mourir avec lui.
Roberto Alagna dans tous ses rôles de Radames
Merci à Martine Chauvin pour ses prêts de photos et montages
Copenhague - 2005
Chorégies d'Orange - juillet 2006
Scala de Milan 2006
Théâtre Liceu de Barcelone - 2007
Londres - 2011
Metropolitan Opera - New York - décembre 2012
3 août 2013
Chicago - Ravinia
version concert
La Traviata
La Traviata
créée le 6 mars 1883 à la Fenice de Venise
Tableau de La Dame aux Camélias, incarnée par Edwige Feuillère et réalisé par le peintre Serge Ivanoff (1943)
Naissance de l'oeuvre
Verdi a choisi de composer sa Traviata (La dévoyée) après avoir assisté à Paris, avec Giuseppina Strepponi, son épouse, à la représentation de la pièce "La Dame aux Camélias", adaptée du roman d'Alexandre Dumas fils par l'auteur lui-même. Cette pièce est déjà bien bousculée par la censure parisienne.
Rappelons que c'est Marie Duplessis, toute jeune et ravissante courtisane et maîtresse de l'auteur qui aura inspiré cette dramatique histoire. Tout comme Marguerite Gautier dans la pièce, et Violetta dans l'opéra, Marie aura perdu la vie en pleine jeunesse. Alexandre Dumas sublîmera son chagrin en racontant sa courte vie.
Marie Duplessis, "la vraie Traviata"
Disons tout de même que par la suite, la pièce "La Dame aux Camélias" deviendra un de nos grands classiques et que la talentueuse actrice Edwige Feuillère campera pendant plusieurs années une Marguerite Gautier inoubliable, avec l'acteur Pierre-Richard Wilm, sans compter toutes les comédiennes qui l'auront précédée dans ce rôle : Yvonne Printemps, aux côtés de Pierre Fresnay par exemple.
Pierre Fresnay (Armand Duval) et Yvonne Printemps (Marguerite Gautier)
La dame aux Camélias de Fernand Rivers -1934
Revenons à l'opéra ! Verdi compose donc une musique romantique, éloignée de tout ce qui avait été imaginé jusque là, évoquant un drame intime, sans héroïsme , mais une belle histoire d'amour tout de même. Marguerite Gauthier devient Violetta Valery et Armand Duval se transforme en Alfredo Germont. La représentation de la première soirée se termine cependant sous les huées du public, dérouté par tant de nouveauté tant sur le plan de l'intrigue que sur le plan musical. Déjà la censure transalpine avait imposé un déplacement de l'histoire dans le temps, en situant l'action plus tôt .
Verdi qui n'avait pas eu le droit de maîtriser le "casting" des interprètes sera le premier à exprimer une critique sévère de sa propre composition, sous-entendant ainsi qu'il n'accepterait plus de présenter d'oeuvres sans en maîtriser les moindres détails.
Tout comme pour la pièce, l'oeuvre deviendra pourtant un chef d'oeuvre reconnu pas tous, et les grands airs serviront non seulement l'oeuvre, mais plus tard des fonds musicaux de films, voire aujourd'hui de spots publicitaires. Bref, l'oeuvre appartient au monde entier.
Détails
La Traviata fait partie de la célèbre trilogie de Verdi : La Traviata, Le Trouvère et Rigoletto.
Sur le plan du chant, La Traviata est une oeuvre que les plus grandes cantatrices aiment accrocher à leur répertoire. C'est le rôle mythique par excellence...
La Traviata est un opéra en trois actes, qui débute par un prélude et non une ouverture.
Les principaux airs :
La valse Libiamo ne' lieti calici
duo un di felice, eterea
sempre libera degg'io
le choeur des bohémiennes
Résumé de l'intrigue
Violetta, une jeune et jolie demi-mondaine règne sur les salons parisiens et affole tous les hommes. Elle a un protecteur. Des amis lui présentent le séduisant Alfredo Germont qui tombe éperdument amoureux de la jeune femme. Au son d'une valse entraînante (libiamo ne luti calici), Alfredo invite les invités à la fête et exprime son amour pour la jeune femme qui finit par y répondre dans un duo (un di, felice, eterea).
Pour la première fois, Violetta est vraiment éprise et se retire à la campagne avec son amant. Mais sa réputation est entachée, ce que n'accepte pas le père d'Alfredo. Il rencontre la maîtresse de son fils et insiste pour qu'elle s'éloigne de lui, mettant en avant l'honneur de la famille.
Violetta qui souffre de phtisie, sait que ses jours sont comptés et par amour renonce à Alfredo. Pour qu'il se détache d'elle , elle lui fait croire qu'elle en aime un autre. Effondré, Alfredo, lors d'une soirée lui jette devant tout le monde une liasse de billets, elle qui a des problèmes d'argent. Violetta est sur le point de lui dire la vérité mais finalement se tait.
Violetta est maintenant alitée, très malade et n'a plus que quelques heures à vivre. Alfredo se rend à son chevet et découvre la situation. Il sait le rôle qu'a joué son père, entend le pardon de sa bien aimée qui meurt dans ses bras, apaisée.
Roberto Alagna dans tous ses rôles
d'Alfredo Germont
Glyndebourne (Grande-Bretagne) - 1988
Tokyo - Décembre 1990
La Scala de Milan - 1992
Chorégies d'Orange - 1993
Londres - 1996
Rigoletto
Rigoletto
créé le 11 mars 1851 à la Fenice de Venise
Rigoletto est le 17e opéra de Giuseppe Verdi. Il fait partie de la trilogie verdienne (Le Trouvère-La Traviata-Rigoletto).
Le livret est signé Francesco Maria Piave
L'oeuvre est très inspirée de celle de Victor Hugo : Le Roi s'amuse.
Quelques différences tout de même !
Chez Hugo, le bouffon est Triboulet, et l'amoureux volage est tout simplement notre roi François 1er entouré de sa cour. Chez Verdi, le bouffon est Rigoletto, et le roi de France devient le Duc de Mantoue .
Ce qui est commun aux deux oeuvres c'est que toutes les deux se seront attiré les foudres de la censure. La pièce de Victor Hugo le sera pendant 50 ans, et Verdi sera touché par les censeurs autrichiens qui gouvernaient Venise à ce moment-là.
Notons que l'histoire inventée par Victor Hugo aura inspiré le réalisateur Mario Bonnard qui en fera un film en 1943, avec Michel Simon dans le rôle du bouffon :
Parlons de l'opéra
3 actes - 4 tableaux
Résumé de l'intrigue :
Le sémillant duc de Mantoue (ténor) est un séducteur volage et quelque peu cynique. Il charme la Comtesse mariée Ceprano (mezzo-soprano) , et l'on apprend qu'il a séduit également l'épouse du vieux Monterone (baryton). Ce dernier vient demander raison et le duc le fait arrêter ; le vieux Monterone lance alors une malédiction contre lui, mais aussi contre Rigoletto son bouffon qui se moque sans retenue de tout le monde et en particulier de l'infortune des maris trompés. Le bouffon est cependant préoccupé par cette malédiction...
Le duc confie à l'un de ses amis qu'il a repéré une ravissante jeune inconnue à l'église ; il ignore qui elle est mais il est conquis.
Toute la cour pense que Rigoletto, qui est sans arrêt dans la provocation, a une maîtresse. En réalité, Gilda (soprano) n'est pas sa maîtresse mais sa fille et elle est tenue à l'écart de tout. Sa gouvernante Giovanna veille sur elle. Rigoletto en père lucide et qui connaît les hommes veut la mettre à l'abri de toutes les turpitudes de la cour. C'est, on peut s'en douter, Gilda qui a charmé le duc.
Celui-ci a pisté son bouffon discrètement et pénètre dans l'enclos de la maison. Il voit et entend la jeune fille qui se confie en chantant à sa gouvernante Giovanna : elle est troublée par la présence d'un homme séduisant qui l'a suivie depuis l'église. Le duc se dévoile, éloigne la gouvernante et déclare éperdument sa flamme à la jeune fille qui tombe amoureuse et rêve de lui.
Les courtisans qui ont décidé de se venger du bouffon narquois et perfide enlève Gilda, sa maîtresse à leurs yeux. Ils poussent l'impudence jusqu'à lui faire jouer un rôle dans l'enlèvement. Quand Rigoletto réalise que c'est sa propre fille qui est la victime, il repense amèrement à la malédiction.
La malédiction !
Le duc comprend bien vite que ses courtisans ont enlevé celle qui l'a séduit. Il va la retrouver. Rigoletto désespéré cherche sa fille et la trouve dans les bras du duc. Gilda avoue tout à son père. Tandis qu'on l'emmène en prison, le vieux Monterone exprime sa rage que le duc libertin ne soit pas puni. Rigoletto décide de s'en charger, malgré les supplications de sa fille. Il se fait aider d'un homme de main, Sparafucile (basse), aubergiste et tend un piège au duc.
Nous voici dans une auberge qui ressemblerait un peu à celle des Thénardier des Misérables . Le duc y demande une chambre et commence à s'intéresser à Magdalena,(contralto) soeur de l'aubergiste. Avec cynisme, il entonne le fameux "La donna è mobile" (Comme la plume au vent) sorte d'hymne sur l'inconstance des femmes...
La petite Gilda que son père a voulu affranchir, cachée, voit l'infidélité de son amoureux et en est bouleversée. Son père l'éloigne, déguisée en garçon, puis contre de l'argent, charge Sparafucile de tuer le duc.
Tandis que Rigoletto s'éloigne, Gilda, toujours travestie en garçon, revient épier l'intérieur de l'auberge. Magdalena supplie son frère de ne pas tuer ce si séduisant duc ! le tueur à gage accepte, mais il lui faut un cadavre ! il décide d'occire la première personne qui entrera avant minuit. Gilda se sacrifie par amour, malgré l'inconstance du duc, entre et est frappée par Sparafucile. Rigoletto revient chercher le cadavre dans un grand sac, persuadé que le duc est mort, quand stupéfait, il entend l'air "La dona è mobile". Affolé, il dénoue les liens du sac et effondré découvre sa fille. Elle expire dans ses bras. La malédiction s'est hélas réalisée.
Les grands ducs de Mantoue dans l'opéra Rigoletto de Verdi
Caruso
Richard Tucker
Giuseppe di Stefano
Tony Poncet
Alfredo Kraus
Placido Domingo
Luciano Pavarotti
Rolando Villazon
Marcelo Alvarez
Vittorio Grigolo
et bien sûr
Roberto Alagna dans ses rôles de Duc de Mantoue
"La grande époque de Roberto Alagna en Duc de Mantoue ! Un de mes rôles favoris parce que c'est là que seuls les ténors à la voix extraordinaire peuvent rendre justice à un si beau rôle : 3 airs, une caballette, un grand duo, contre ré bemol et contre ré ad libitum... Je rêve d'entendre la prise de rôle de Roberto a Toulouse en 1992...avec le grand Alain Fondary ! .
Roberto Alagna en Duc de Mantoue: Ecoutez Ella mi fu rapita" et le démarrage de "Parmi veder le lagrime"...une leçon de chant, de nuance, de morbidezza, de style ! Il est le Duc ! Dommage qu'ensuite l'aigu final ne soit pas donné (non écrit mais rajouté par la tradition). Cet air est d'une difficulté extrême parce qu'il joue sur le souffle et sur le "passagio"...enfin il faut en garder un peu pour la cabalette magnifique mais périlleuse "Possente amor mi chiama" quelques minutes après ! Quel rôle.
Romain Genoyer - 9 mai 2013.
Toulouse - 1992
Photo collection Romain Genoyer
Nice - 1993
Scala de Milan 1994
Chorégies d'Orange 1995
photo partage FB Ginette Le Canaque le Pannerer
et Romain Genoyer - merci à eux