La Traviata
La Traviata
La Traviata
créée le 6 mars 1883 à la Fenice de Venise
Tableau de La Dame aux Camélias, incarnée par Edwige Feuillère et réalisé par le peintre Serge Ivanoff (1943)
Naissance de l'oeuvre
Verdi a choisi de composer sa Traviata (La dévoyée) après avoir assisté à Paris, avec Giuseppina Strepponi, son épouse, à la représentation de la pièce "La Dame aux Camélias", adaptée du roman d'Alexandre Dumas fils par l'auteur lui-même. Cette pièce est déjà bien bousculée par la censure parisienne.
Rappelons que c'est Marie Duplessis, toute jeune et ravissante courtisane et maîtresse de l'auteur qui aura inspiré cette dramatique histoire. Tout comme Marguerite Gautier dans la pièce, et Violetta dans l'opéra, Marie aura perdu la vie en pleine jeunesse. Alexandre Dumas sublîmera son chagrin en racontant sa courte vie.
Marie Duplessis, "la vraie Traviata"
Disons tout de même que par la suite, la pièce "La Dame aux Camélias" deviendra un de nos grands classiques et que la talentueuse actrice Edwige Feuillère campera pendant plusieurs années une Marguerite Gautier inoubliable, avec l'acteur Pierre-Richard Wilm, sans compter toutes les comédiennes qui l'auront précédée dans ce rôle : Yvonne Printemps, aux côtés de Pierre Fresnay par exemple.
Pierre Fresnay (Armand Duval) et Yvonne Printemps (Marguerite Gautier)
La dame aux Camélias de Fernand Rivers -1934
Revenons à l'opéra ! Verdi compose donc une musique romantique, éloignée de tout ce qui avait été imaginé jusque là, évoquant un drame intime, sans héroïsme , mais une belle histoire d'amour tout de même. Marguerite Gauthier devient Violetta Valery et Armand Duval se transforme en Alfredo Germont. La représentation de la première soirée se termine cependant sous les huées du public, dérouté par tant de nouveauté tant sur le plan de l'intrigue que sur le plan musical. Déjà la censure transalpine avait imposé un déplacement de l'histoire dans le temps, en situant l'action plus tôt .
Verdi qui n'avait pas eu le droit de maîtriser le "casting" des interprètes sera le premier à exprimer une critique sévère de sa propre composition, sous-entendant ainsi qu'il n'accepterait plus de présenter d'oeuvres sans en maîtriser les moindres détails.
Tout comme pour la pièce, l'oeuvre deviendra pourtant un chef d'oeuvre reconnu pas tous, et les grands airs serviront non seulement l'oeuvre, mais plus tard des fonds musicaux de films, voire aujourd'hui de spots publicitaires. Bref, l'oeuvre appartient au monde entier.
Détails
La Traviata fait partie de la célèbre trilogie de Verdi : La Traviata, Le Trouvère et Rigoletto.
Sur le plan du chant, La Traviata est une oeuvre que les plus grandes cantatrices aiment accrocher à leur répertoire. C'est le rôle mythique par excellence...
La Traviata est un opéra en trois actes, qui débute par un prélude et non une ouverture.
Les principaux airs :
La valse Libiamo ne' lieti calici
duo un di felice, eterea
sempre libera degg'io
le choeur des bohémiennes
Résumé de l'intrigue
Violetta, une jeune et jolie demi-mondaine règne sur les salons parisiens et affole tous les hommes. Elle a un protecteur. Des amis lui présentent le séduisant Alfredo Germont qui tombe éperdument amoureux de la jeune femme. Au son d'une valse entraînante (libiamo ne luti calici), Alfredo invite les invités à la fête et exprime son amour pour la jeune femme qui finit par y répondre dans un duo (un di, felice, eterea).
Pour la première fois, Violetta est vraiment éprise et se retire à la campagne avec son amant. Mais sa réputation est entachée, ce que n'accepte pas le père d'Alfredo. Il rencontre la maîtresse de son fils et insiste pour qu'elle s'éloigne de lui, mettant en avant l'honneur de la famille.
Violetta qui souffre de phtisie, sait que ses jours sont comptés et par amour renonce à Alfredo. Pour qu'il se détache d'elle , elle lui fait croire qu'elle en aime un autre. Effondré, Alfredo, lors d'une soirée lui jette devant tout le monde une liasse de billets, elle qui a des problèmes d'argent. Violetta est sur le point de lui dire la vérité mais finalement se tait.
Violetta est maintenant alitée, très malade et n'a plus que quelques heures à vivre. Alfredo se rend à son chevet et découvre la situation. Il sait le rôle qu'a joué son père, entend le pardon de sa bien aimée qui meurt dans ses bras, apaisée.
Roberto Alagna dans tous ses rôles
d'Alfredo Germont
Glyndebourne (Grande-Bretagne) - 1988
Tokyo - Décembre 1990
La Scala de Milan - 1992
Chorégies d'Orange - 1993
Londres - 1996