roberto alagna hier, aujourd'hui et demain

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Allemand - Meyerbeer


Vasco de Gama

Vasco de Gama
opéra de Giacomo Meyerbeer

créé en 1865

 

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Vasco de Gama

 

 

Quelques rappels sur ce grand navigateur portugais

 

Né dans les années 1460 , au Portugal, il fut le premier à ouvrir la voie maritime vers les Indes en passant par le Cap de Bonne Espérance en 1498.
Il mourut lors de son 3e voyage. Son fils ramènera son corps dans son pays natal.

 

 



A propos de l'opéra Vasco de Gama

 

 

Merci à Cécile Duvivier pour son précieux et savant concours
dans la construction de cette page.

 

 

 

En 1838, Scribe soumet deux livrets  à Meyerbeer : celui du « Prophète » et celui de « L’Africaine ». Il donna la priorité au  Prophète mais travailla les deux à la fois. Si bien qu’une partition de l’Africaine fut terminée en 1849 peu après la création du Prophète. Meyerbeer n’était cependant pas satisfait du livret. Il demanda à Scribe de le remanier et celui-ci lui donna une version révisée en 1852. Meyerbeer y adapta ce qu’il avait déjà écrit et termina l’œuvre ne 1860. Ainsi la gestation de l’Africaine dura près de vingt ans. Quant au compositeur il mourut pendant les préparatifs de la représentation le 2 mai 1864. Un jour après avoir vu finir chez lui, une copie de la partition.

 

En fait, Vasco de Gama est la première mouture de l’Africaine. En 2013, le théâtre de Chemnitz créait l’événement en proposant la première résurrection de Vasco de Gama, le dernier opéra de Giacomo Meyerbeer. C’est cette version que proposera également le Deutsche Oper de Berlin à partir du 4 octobre prochain. Roberto Alagna interprétera le rôle-titre faisant ainsi une prise de rôle supplémentaire dans le Grand Opéra français.

 

 

 


Résumé de l'intrigue de l'opéra



Acte I – La salle du conseil à Lisbonne.

La belle et noble Inès est forcée par son père, le Grand Amiral Don Diego, d'épouser Don Pedro plutôt que celui qu'elle aime : Vasco de Gama. De Gama, que l'on croyait mort au cours de l'expédition de Bartolomeu Dias, apparaît au cours de la réunion du Grand Conseil et dit avoir découvert une terre nouvelle. Il exhibe Sélika et Nélusko comme spécimens d'une nouvelle race. Il réclame des moyens pour financer une nouvelle expédition. Il s'insurge devant le refus du Grand Inquisiteur, qui jette sur lui l'anathème. Il est emprisonné.

Acte II – La prison de l'Inquisition.

Sélika, qui est en fait la reine d'une terre inconnue, sauve Vasco, qu'elle aime, de la vengeance de Nélusko, un membre de son entourage. Inès accepte d'épouser Don Pedro si Vasco est libéré. De Gama ne comprend pas le sacrifice de la jeune femme, lui donne Sélika et Nélusko comme esclaves. Don Pedro annonce qu'il va organiser une expédition vers les nouvelles terres découvertes par Vasco. Nélusko offre de lui servir de pilote.

Acte III – Sur le navire amiral de Don Pedro.

Nélusko conduit le vaisseau, mais projette de détruire les Européens. Il chante la Ballade d'Adamastor, le géant des mers. Nélusko donne l'ordre de diriger le vaisseau vers une zone de tempête. Vasco de Gama a suivi Don Pédro sur un second vaisseau, et le supplie de modifier sa course pour éviter la destruction. Don Pedro refuse. La tempête éclate. Nélusko ordonne que l'on massacre les Européens présents sur les deux vaisseaux. Seul Vasco est épargné.

Acte IV – Une plage de l'île de Sélika.

Sélika est fêtée au son de la Marche Indienne. Au cours d'une grande célébration, elle jure d'abolir les lois de l'île qui prescrivent l'exécution des étrangers. Vasco est capturé par les prêtres, qui veulent le sacrifier. Il est émerveillé par les beautés de l'île et exprime son sentiment dans l'air fameux Pays merveilleux … Ô paradis sorti de l'onde. Sélika le sauve en affirmant qu'il est son époux, et force Nélusko à confirmer ses dires. Vasco se résigne à sa nouvelle vie mais entendant la voix d'Inès, qui voyageait avec Don Pedro et que l'on mène au bûcher, il se précipite pour la sauver.

Acte V – Les jardins de Sélika. Un promontoire où pousse un mancenillier.

Les retrouvailles de Vasco de Gama et Inès sont interrompues par Sélika qui se voit trahie. Quand elle comprend l'amour qui lie les amants, elle les autorise à revenir en Europe, demandant à Nélusko de les escorter jusqu'au bateau. Elle se suicide alors en inhalant la fleur mortelle d'un mancenillier. Nélusko la suit dans la mort.

 

 

 

 

 

Roberto Alagna dans le rôle de Vasco de Gama

Berlin - Octobre 2015

 

 

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Giacomo Meyerbeer, de son vrai nom Jakob Liebmann Meyer Beer, est né à Tasdorf, près de Berlin en 1791 et mort à Paris en 1864. Il était le compositeur d’opéras le plus célèbre (et le plus joué) au XIXe siècle avant même Mozart, Verdi ou Wagner.  il rencontre un succès croissant en Italie en écrivant des opéras dans le style de Rossini qu’il considère comme son maître. C’est en s’établissant à Paris qu’il remporte ses plus grands triomphes avec seulement trois œuvres, Robert le Diable (1831), Les Huguenots (1836) et Le Prophète (1849), considérées comme fondatrices du « Grand opéra français ». Son quatrième « grand opéra » L'Africaine  qui deviendra Vasco de Gama a été créé de façon posthume en 1865.
Réussissant la délicate synthèse entre la technique orchestrale allemande, l’art du bel canto rossinien et le souci de la déclamation française, les opéras de Meyerbeer restent représentés avec parcimonie et il faut remercier le Deutsche Oper de Berlin qui inscrit régulièrement à son répertoire ces grandes fresques de l’opéra français, tels « Les Troyens » de Berlioz la saison dernière et « Vasco de Gama » de Meyerbeer, cette saison.
Et pour que tous les ingrédients de la réussite soient réunis, l’Opéra de Berlin a invité Roberto Alagna. Il semble que l’Opéra de Munich ait envie de suivre les trace de Berlin, puisqu’il a inscrit « La Juive » de Halévy, en juin prochain et qu’il a aussi fait appel à Roberto Alagna pour interpréter le rôle d’Eléazar, tandis qu’Aleksandra Kurzak, sera la Princesse Eudoxie. Le grand Opéra français est donc remis à l’honneur depuis quelques années dans les théâtres et Roberto Alagna s’inscrit actuellement, comme le seul maître en la matière. On se souviendra qu’il a repris cette année « Le Cid » à l’Opéra Garnier et qu’il a enchaîné avec la création du « Roi Arthus » de Chausson, à La Bastille.

 

 

 

Cécile Duvivier (que je remercie affectueusement)

 

19 septembre 2015

 

 


17/09/2015
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Meyerbeer compositeur

 

 

 

Giacomo Meyerbeer

1791 - 1864

 

 

 

 

 

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Giacomo Meyerbeer est un grand compositeur allemand du XIXe siècle.

Alors que la France vit la pleine période révolutionnaire, il naît le 5 septembre 1791 à Tasdorf, tout près de Berlin, au sein d'une famille très aisée, de confession juive.
Il se nomme alors Jakob Liebmann Meyer Beer.

Il est l'aîné d'une fratrie de 4 garçons . Viennent après lui Heinrich, Wilheim qui se fera connaître par ses observations astronomiques, et Michael qui écrira de fameuses pièces de théâtre. Son décès prématuré aura privé ses compatriotes de chefs d'œuvre scéniques.

 

Dès l'enfance, grâce aux bons soins de sa mère, le jeune Jakob s'ouvre à la musique et apprend le solfège et le piano grâce à de grands maîtres. Puis dès l'âge de 12 ans, il s'initie à la composition. Sa première œuvre est une musique de ballet "Der Fischer und das Milchmädchen", créé à Berlin en 1810.

 


 

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Le petit Jakob

 

 


La même année, il est l'élève de l'abbé Vogler, grand compositeur, organiste et professeur de renom. Il devient l'ami d'un autre "apprenti", Carl Maria Von Weber.

Vogler voit en Jakob un futur grand organiste.

1811 : le jeune musicien signe un oratorio et l'année suivante son premier opéra "Jephthas Gelubde". C'est l'époque où il choisit de simplifier son nom et devenir ainsi Meyerbeer. Il séjourne à Vienne où son talent est reconnu, découvre la France et surtout la vie parisienne pendant 1 an, puis Londres.

 

1816 : Il a maintenant 25 ans. Il se rend en Italie et après avoir écouté Tancrède de Rossini, il déclare être ensorcelé par cette musique brillante.  Il se lance dans la composition de plusieurs opéras dont nous retiendrons au hasard

Romilda e Constanza  ou Margherita d'Anjou,  en s'inspirant du style Rossini.

 

C'est la gloire !   Le public des plus grandes villes européennes fait un triomphe à sa musique . Rossini vient à Paris ? Il le suit mais juste avant il choisit d'italianiser son prénom. Jakob devient Giacomo.

 

Il se marie avec Minna Mosson une de ses cousines germaines en 1826 qui lui donnera cinq enfants : Eugénie, Alfred,  Bianca, Cécile et Cornelia.  les deux premiers mourront très tôt.

 

 

 

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 Madame Minna Meyerbeer

 

 

 

Avec l'aide de Chérubini et sur un livret de Scribe, Meyerbeer peut présenter à l'opéra de Paris son "Robert le Diable".
C'est un succès total. (1831). L'œuvre est plébiscitée partout y compris Londres.

Nul n'est prophète en son pays ! Giacomo en fait l'expérience, en venant à Baden-Baden, rejoindre son épouse qui s'y trouve en villégiature .  La critique allemande est moins dithyrambique !

 

Une période difficile survient. Son jeune frère Michael décède et son épouse Minna ne jouit pas d'une bonne santé... il lui faut un climat favorable : Retour en Italie, alors qu'il est en train de composer "Les Huguenots".  Après bien des difficultés, des changements, l'opéra sera présenté à l'opéra de Paris , remportant un des plus grands triomphes de tous les temps et sera chanté plus de 1 000 fois !

 

 

 

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Cornelia Meyerbeer, dernière fille de Giacomo

 

 

La santé de Minna est de plus en plus fragile et elle ne se fait pas à la vie parisienne. Par ailleurs une brouille survient entre Giacomo et le directeur de l'opéra français. C'est décidé, il regagne sa ville natale en famille. Nous sommes en 1843. Bonne nouvelle pour lui, le nouveau Roi de Prusse accepte que "Les Huguenots" censurés jusque là, soient créés en Allemagne. Notre musicien est nommé Directeur Général de la Musique. Il monte les opéras des autres, les siens et continue à composer. L'intendant de l'opéra berlinois n'apprécie pas son style et l'ambiance est plombée. Déçu, Meyerbeer gagne Vienne et y créé Vielka avec la célèbre cantatrice de l'époque :  Jenny Lind.

 

 

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La belle Jenny Lind , cantatrice qui chanta pour Meyerbeer

 

 

 

Les choses ne sont jamais figées, le directeur de l'opéra de Paris est remplacé et la nouvelle direction désire lui offrir la célèbre scène française pour la création du "Prophète". C'est à nouveau un triomphe.

Du Prophète, nous avons tous certainement en tête la célèbre marche , très solennelle, que les Ecuyers du Cadre Noir de Saumur empruntent lors de leur célèbre et magnifique reprise.

 

https://www.youtube.com/watch?v=AAL07HzblPI

 

 

Mais, malgré la joie de connaître le succès ,  malgré les nombreuses décorations reçues dont la légion d'honneur,  il n'est pas comblé, frappé par le décès d'un autre de ses frères ;  Wilheim s'en va à son tour.
Il commence à voir sa santé se fragiliser et reste à Berlin qu'il quitte pour prendre les eaux à Spa, en Belgique.

 

Sur le plan musical, il reçoit des commandes comme des marches nuptiales,  des chœurs, une cantate. 


Son opéra comique " l'Etoile du Nord" dont l'intrigue se déroule en Russie, ne vient pas au bon moment, guerre de Crimée oblige... Il est tout de même présenté en Europe avec succès.
Un autre opéra-comique  "Le Pardon de Ploërmel" est créé à Paris.

L'Africaine est le dernier opéra du compositeur même si il avait commencé cette œuvre dès 1838. Il évoque de façon romancée la vie du grand explorateur Vasco de Gama.  Giacomo ne le verra pas créé puisque cette œuvre ne sera présentée au public qu'en 1965, soit l'année suivant son décès.

Remaniée,  cette œuvre est aussi présentée sous le nom de Vasco de Gama.  On rapporte que Meyerbeer avait prévu beaucoup plus de musique qu'il n'en  fallait et il a donc fallu choisir ! Difficile de savoir  ce que finalement la partition  aurait donné.
C'est en se donnant sans compter pour superviser les répétitions de l'Africaine qu'il s'épuise et meurt le 2 mai 1864 ; Rossini écrasé de chagrin composera pour lui un chant funèbre.

 

 

 

 

Giacomo Meyerbeer fut un compositeur adulé, apprécié, plébiscité. Mais très vite, il fut délaissé. A-t-il, lui et son œuvre, été victime d'un phénomène de mode ?
"Rien ne se démode plus vite que la mode" disait Jean Cocteau avec raison.

Encensé de son vivant, il sera vertement "descendu" en flamme par de grands musiciens contemporains  après son décès ; nous citerons Mendelssohn,  Schuman, Wagner et Berlioz... d'autres iront dans le même sens comme le poète germanique Heine.  Sa musique sera qualifiée de vulgaire et d'immorale. Toutes ces critiques viendront naturellement sur un fonds d'antisémitisme nauséabond.

 

Heureusement d'autres comme Théophile Gauthier sauront reconnaître son talent et de nombreux mélomanes prouveront combien Meyerbeer aura influencé les compositeurs de la génération suivante.

 

 

 

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Tombeau de Meyerbeer à Berlin

 

 

 

 


17/09/2015
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